Pourrais-tu nous en dire plus sur le concept d’interface et comment il apparaît dans ta pratique?
J’utilise le terme interface comme un artefact hybride entre le numérique et l’analogique. Cette notion d’interface a été développée par Gui Bonsiepe, concepteur en design, qui faisait partie de HfG Ulm et qui a par la suite travaillé sur le projet Cybersyn (un prototype d’Internet censé connecter les entreprises publiques sous le gouvernement de Salvador Allende). Il développe ici une première approche de l’interface en tant qu’entité. Selon lui l’interface n’est pas un objet tangible et n’est pas non plus limitée à un écran. Il souligne dans son ouvrage que « L’interface n’est pas une chose, mais la dimension dans laquelle s’articule l’interaction entre le corps et l’outil.» De nos jours, nous devons comprendre qu’une interface peut être à peu près tout, même un produit très simple. Une paire de ciseaux, par exemple, doit avoir une interface pour permettre à l’utilisateur d’interagir avec l’objet et de l’utiliser.