Billdor 2.0 prend la forme d’un panneau publicitaire cependant l’information est absente. Y a t-il une volonté de ta part d’éloigner le spectateur du récit ?
Cette installation représente un panneau publicitaire vide, un cadre, une structure sans fonction. En temps normal, ce genre de structure longe l’autoroute et adresse des messages. Ici, par l’absence d’information le panneau devient sculpture. Parallèlement, le laiton offre à l’objet un caractère sacré et noble. A travers cette pièce, j’invite le public à imaginer lui même le récit et à s’interroger de manière introspective sur l’absence d’information.
Est-ce finalement un combat en règle contre toute forme de logique ?
Je dirais que c’est un combat contre la démesure. Nous vivons dans une société d’opulence et d’excès. L’image nous obsède. Je suis assez déconcerté par la quantité de photographies, de produits, d’œuvres d’art qui défilent sous nos yeux tous les jours. Je pense qu’un certain nombre d’artistes s’égarent dans leurs visions. J’ai voulu m’interroger sur ce qui peut se cacher derrière l’image. La démonstration de l’objet est-elle plus importante que l’objet lui-même ?