Peux-tu nous parler de ta série de masques intitulée Trans-visible?
J’ai réalisé une premier série de masques suite à des interrogations sur la reconnaissance faciale. Est-ce si anodin désormais de se promener dans la rue ? Doit-on donner accès à notre identité ? Puis j’ai repensé ces masques dans le cadre du festival FITE (Clermont Ferrand). Cette fois-ci, il s’agissait d’une performance, co-écrite avec Elise Arnaud. Les performeurs déambulaient dans l’exposition autour des spectateurs.
Votre questionnement à ce moment là était « Comment exposer ce qui permet de se dissimuler? ».
Oui. Il y avait en tout vingt performeurs. Six d’entre eux portaient des masques. Les quatorze autres étaient habillés normalement et racontaient aux spectateurs l’histoire de ces masques. A travers le discours, ils tentaient de faire courir des bruits de couloirs, des rumeurs, de façon à ce que le spectateur devienne lui même guide sans être forcément conscient.
Quelle réception avez-vous eu de la part du public?
On s’est rendu compte qu’il y avait plusieurs réactions. Il y avait ceux qui déambulaient dans le musée d’un cartel à une œuvre, d’une œuvre à un cartel et qui n’étaient pas à l’affût des autres spectateurs. Puis d’autres étaient eux plus attentifs à ce qui se racontait autour d’eux. Ces personnes là répétaient le discours qu’elles entendaient et parfois les informations se transformaient, comme par exemple mon nom et mon prénom. A la fin je m’appelais Caroline.