Ton travail prend aussi la forme d’une collection de vêtement que tu as rendu visible pour la première fois lors d’une installation collective à ArtGenève puis dans un second temps lors du défilé Nouvelle Collection (1). En dehors de leurs aspects sculpturaux, ces vêtements ont-ils eu pour finalité d’être portés ?
Les mannequins transportaient les vêtements plus qu’ils ne les activaient. Selon moi, il y a une différence entre les deux. Dans ce contexte, le vêtement est une sculpture et le corps lui permet d’évoluer dans l’espace. En ce qui concerne l’installation, il s’agissait pour Camille Besson, Vianney Fivel et moi même, de poser la question de frontière entre la Mode et l’Art. Au fond, qu’est-ce-que l’un peut emprunter à l’autre ?
Cette installation collective a eu lieu à Art Genève 2017. Camille et Vianney ont réalisé des sculptures en métal et en bois pour accueillir mes pièces de textiles. J’ai voulu créer des contrastes entre des matières techniques comme la néoprène, le tyvek ou la laine déperlante et des matières naturelles comme le coton ou la toile de peintre. Chacun de ces textiles évoquent des environnements différents. Je ne désire pas nécessairement que ces vêtements soient portés. Ici, ils ont une autonomie dans l’espace et participent à un ensemble.